Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Des rêves de coeur...

21 mai 2009

La mélancolie des soleils couchants.

79bfc7275b881768a8db188776662549

Ça faisait longtemps que je n'étais pas passée par ici. Je me perds dans des activités qui se ressemblent trop, dans les jours qui défilent identiques à eux mêmes. Cette année était plus rapide encore que les autres, avec principalement du travail, de la fatigue, des coups de ras la bol, de la routine.

Mes concours sont passés, et j'attends entre deux états. J'évite de réfléchir, de travailler, de me souvenir. J'avale du chocolat, je sors sous la pluie, m'étonne du temps changeant.

Le temps passe, les sentiments changent. Les pensées sont incontrôlables, comme d'habitude. Tu réfléchis trop, scoop. Les larmes, parfois ; parfois un sourire. Ses yeux qui me retiennent. Mais est ce ce que je voulais, ce que j'attendais? Plus que jamais je me sens seule avec mes sentiments, avec toutes ces choses qui ressurgissent sans que je ne puisse les contrôler. Avec ces images, ces paroles, ces choses du passé. J'ai peur du présent, j'ai peur de me rappeler, j'ai peur du futur. Je me console dans ce non-état de pensées sans aucun but.

A quoi ça sert de se répéter que l'on a tout raté, qu'on va tout recommencer, que rien de ce que l'on fait ne nous correspond? A quoi cela peut-il bien servir de s'imaginer autre, dans une autre vie, avec un autre entourage, avec d'autres ambitions, une autre personnalité? A rien, bien sûr. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'essayer de comprendre pourquoi je réfléchis de cette manière, qu'est ce qui m'empêche de me libérer, qu'est ce qui m'empêche de changer brutalement. J'essaye de trouver une logique là où il n'y en a sans doute pas.

Alors, fatigué, je me laisse vivre. Et l'angoisse reprend, de temps à autres. Dans 4 jours me revoilà en enfer, attendant de savoir, avec son regard qui me blesse, ses mots cruels. J'aurais tellement de choses à dire, mais personne ne peut les entendre. Même toi. J'ai essayé tellement de fois de me lancer, de tout de raconter, d'oser m'entendre dire toutes ces choses que j'ai gardé sur papier, sur un blog, dans ma tête, dans mon coeur. Et je doute. Je doute que tu me correspondes, puisque je n'arrive pas à te confier ma vie. Qui es tu? Où serons nous dans quelques mois? Pourtant je t'aime.

Pourtant, à défaut de pouvoir arrêter le temps, je laisse ta main sur la mienne, tes lèvres au creux de mes lèvres, tes paroles douces me chatouiller l'oreille. Je laisse parfois des larmes s'étouffer en silence alors que tu souris, à travers le combiné, m'étonnant d'un tel contraste. Et tu continue de ne rien voir.

Publicité
1 septembre 2008

L'amour, c'est le soleil dans tes yeux.

P72800291
*pic by me

La mer, le soleil, nos dos remplis de sel. Les vagues se brisent, nos mains se lient. Demain tu ne seras plus là..? Tant pis. On est ensemble, ici et maintenant, et c'est tout ce qui importe. Bientôt les larmes, les adieux, les promesses. Pourquoi y réfléchir? Viens te blottir un peu plus contre moi. Écoute comme le bruit de la mer nous chuchote toute l'harmonie du monde. Ferme les yeux. Sens comme c'est facile de se laisser aller. Sens comme c'est simple de tout oublier. Aussi simple que le fait de t'aimer.

Qui es tu?
Je ne sais plus.

Quel beau rêve... Je sens encore ses lèvres sur les miennes. Puis vient la conscience du fait que je ne rêve pas. Qu'il avait encore une fois ouvert les yeux au milieu de la nuit, et qu'à présent il m'embrassait avant de se rendormir. Je souris, réveillée. Mais il dort déjà.

Les mots qui ne veulent plus sortir, les sentiments tellement intenses, la peur de le laisser repartir. Que vais je devenir sans toi? Putain, j'en sais rien. Ne pars pas... Reste ici, avec moi, sous ce ciel où l'on est libre. On se repromènera sur la plage à la tombée de la nuit, on ira manger dans des restaurants au bord de la mer. On se perdra dans des ruelles, je finierais par repousser tes baisers assoiffés. Je t'offrirais des glaces au melon, tu voudra retourner chez le marchand de fruits pour de la pastèque. On s'enfuiera loin. Dans des plages désertes, dans des endroits beaux comme tes yeux. Tu te souviens comme on dansait sous les étoiles? On se serait cru dans un film hollywoodien. Ta main sur ma taille, mes yeux dans tes yeux. Je finissais par poser ma tête sur ta poitrine pour te chuchoter que tu étais beau.

Tu ne partiras pas, hein? Je me sens si bien ici avec toi. Je ne te le dis pas, mais j'oublie qui je suis lorsque tu es avec moi. J'oublie ce manque d'amour obnubilant dans ma vie, cette satanée angoisse permanente, la peur du vide. J'oublie qu'il y a moins d'un an j'avais peur de ne jamais trouver l'amour, que j'aurais pu nourrir pour avoir la chance d'avoir quelqu'un qui m'aime autant, qui aurait été tellement sincère.

Et puis toutes ces nuits où j'ai essayé, essayé de te dire tout ce que j'ai sur le coeur, mon père qui ne m'a jamais vraiment aimé, les disputes à la maison, la maladie de ma soeur quand on était gamines, ma mère horriblement triste, la peur de l'avenir. Crois moi, j'ai essayé, encore et encore. Mais rien n'a pu sortir, sinon une énigme enfantine, le genre de phrase que l'on dit pour essayer de rendre sa vie mon vide, pour essayer d'attirer le regard. Le genre de phrase qui sonne faux.

Tu as conscience que tu es la première personne qui m'ai vu pleurer, qui as vu exploser ma douleur..? Je ne pouvais pas me retenir, ça faisait mal de sentir les mots coincés dans ma gorge, mal de savoir que tu sais si peu de choses de moi, alors que je te vois déjà comme celui avec qui je vais passer le restant de ma vie. Tu t'es affolé la première fois que tu m'as vu pleurer, pendant que j'étais dans tes bras, ces soirées où on imaginait des étoiles dans le noir, quelque part là haut sur le plafond.

- Qu'est ce qui ne va pas?
- J'ai peur de la solitude.

Et puis la séparation, la première fois que je voyais quelqu'un pleurer pour moi. Ce grand garçon, dans mes bras, bouleversé alors que j'essayais de ne pas montrer ma peur. Comment le laisser repartir maintenant? Au milieu des vacances, alors que je venais de passer les 8 jours les plus merveilleux de ma vie? J'étais une véritable gamine, avec des peurs de gamine et des envies de gamine.

Et il est reparti, me laissant avec le mois d'août, et les premiers jours pénibles du manque.

Finalement j'ai découvert que le paradis existait, et qu'il ne fallait pas le chercher bien loin. Prenez un amoureux, quelqu'un de gentil, de doux, de drôle et d'attentionné ; et partez avec lui tranquillement dans un endroit ensoleillé, et vous en avez un bon avant goût.

Parce qu'il n'y a rien de mieux que le reflet de la mer dans tes yeux...

22 juin 2008

To the dancers in the rain.

Sans doute plus que toute les autres années, celle ci vaut la peine d'être narrée. Parce que même si 19 ans ce n'est pas grand chose, même si on fait encore gamine avec des talons hauts, il y a certaines choses qui vous apparaissent dans toute leur splendeur, dans toute leur importance. Il y a certains moments qui vous prennent aux tripes, qui embrument vos yeux lorsque vous y repensez. Douleur, mélancolie, bonheur?

En fait, vous ne savez plus trop.

Il y a cette impression d'avoir vécu bien plus en une année que l'ensemble des précédentes. Vous oubliez les charges émotionnelles, les angoisses, les doutes du passé. Vous êtes simplement noyée, dans cet espèce de trou noir, dans ce vide dont vous ne voyez plus le fond, avec cette petite voix qui vous force à vous contrôler, à ne pas péter les plombs, à rester courageuse, fière, intègre.

Il y a eu des moments tellement intenses.

D'abord l'amour. Son visage. Ses yeux verts foncé. Notre début d'année, cette fin 2007 qui rimait avec nos deux prénoms. Nos promenades nocturnes, nos heures au téléphone, nos mots échangés pendant les cours de physique, les chansons qu'il m'écrivait sur un petit bout de papier. Mon coeur qui  battait en croisant son regard. Comment pendant longtemps, je n'y ai pas cru. Et puis il y a eu sa main dans la mienne, ma joue contre sa joue, dans cette salle où il faisait trop chaud, où tout le monde était trop occupé à danser pour voir l'éclat d'amour qui venait de s'affirmer dans nos yeux, dans nos gestes, dans nos paroles. Et ce goût inimitable, celui du premier baiser, qui est gravé dans votre esprit avec une étonnante précision.

Puis les premiers rendez vous, comment votre vie change soudainement, comment tout cela vous semble délicieux, vos promenades des fins d'après midi, sa main sur votre taille, son regard dévorant, son sourire contagieux, ses paroles si sincères. Tout à coup vous vous sentez belle, protégée, intouchable, sur un nuage. Vos conversations au téléphone s'éternisent, vous avez besoin de l'appeler toutes les 20 minutes pour entendre sa voix, pour lui dire je t'aime. Il s'installe petit à petit dans votre vie, avec ses habitudes, ses manies, ses passions, ses envies.

Et plus le temps passe et plus vos mains se scellent, plus vous vous rendez compte qu'il vous est impossible de vivre sans cette personne, que vous l'aimez d'une manière tellement singulière, tout simplement parce que vous n'avez jamais aimé comme cela auparavant. Vous vivez des scènes que des milliers d'autres personnes on vécu ou vivent, mais pourtant vos moments vous semblent uniques, loin des clichés, loin de ce que vous aviez l'habitude de voir au cinéma ou de lire dans des livres. C'est bien plus beau que tout cela. Parce que l'amour porte son prénom.

Ensuite la fatigue. Vos échecs. Les piles de bouquins, les montagnes de feuilles. Vous ne comptez plus le nombre de chapitres. Vous échouez, vous coulez, vous pleurez beaucoup. Vous redécouvrez Dieu. Comment c'est bien plus facile d'avancer avec cette petite présence à vos côtés. Vous ne perdez pas espoir. Vous vous battez jusqu'à vous épuiser. Jusqu'à ce que vos nerfs craquent, que vous deveniez inconsolable, vous détachant de tout. Vous perdez vos amis, vos habitudes d'autrefois, vos sourires. Vous en devenez dingue. Complètement folle. Mais vous continuez, parce que vous avez la tête dedans, et que vous ignorez le monde extérieur. 9 mois, jour pour jour, que vous vivez ainsi. Et quand tout s'arrête, vous êtes angoissée à l'idée de ne plus rien avoir à faire.

Tout est si étrange.

Alors oui, vous avez vieillit. Vous avez découvert de nouveaux sentiments, vous avez souffert, vous avez espéré. Tellement de fois vous êtes tombée, mais il y a toujours eu cette petite force inconsciente qui vous forçait à vous relever. Toujours.

Et vous êtes encore là.

7 juin 2008

Still.

Ça ne serait pas faux de dire que quelque part je suis morte, que je ne sais plus où je suis, qu'est ce que je suis devenue, qu'est ce qui est arrivée à la moi d'avant. Je n'ai jamais eu aussi peur, je ne me suis jamais sentie aussi fatiguée, aussi seule, aussi loin de tout. Il y a moi et les autres, ce qu'il y a dans ma tête et ce a quoi je n'arrive plus à croire. J'ai perdu mes repères, mes ambitions, ma pêche, mon sourire, mes grands rêves pleins la tête.

Je me demande maintenant à quoi cela a servi d'avoir de tels espoirs, une telle joie, une telle confiance. Les gens ont cru en moi, m'ont poussé à aller dans cette enfer, m'ont poussé à me perdre. Et voilà que maintenant je craque, que je m'enfonce, que je ne sais plus comment m'échapper de toutes ces pensées qui me bouffent le crâne, qui font que j'ai de plus en plus de mal à cacher ma fatigue, à jouer le jeu.

J'ai pleuré pour la première fois dans les couloirs de la prépa il y a 15 jours, brisant définitivement le mythe de celle qui est capable de supporter plus d'échecs que n'en ont connu chacune des personnes de cette classe. C'est dans un couloir que j'ai appelé ma soeur, que j'ai pleuré, pleuré 5 bonnes minutes avant qu'une fille de la classe me découvre, détruite, perdue, en train de craquer. Je me sentais tellement loin de tout.

C'est à ce moment là que j'ai découvert à quel point je détestais les gens de la classe, leur mentalité, leur réussite injuste, leurs bonnes notes alors que je bosse 2 fois plus qu'eux ; j'ai découvert ce que ça voulait dire que de se sentir seule au milieu de tous, de se sentir sans aucun appui ni aucun espoir.

Avant d'arriver en prépa j'étais convaincue que c'était ma chance pour m'en sortir, pour être enfin soulagée de tout ce que j'avais vécu ; je croyais pouvoir me tirer d'affaire, mettre une croix sur mon passé, sur ma souffrance. Et voilà qu'à présent j'ai l'impression que Dieu a voulu m'enfoncer encore plus, comme ci j'avais commis un péché irréparable ; et dans ma tête il n'y a qu'une explosion de pensées, d'interrogations, de douleur. Je n'y crois plus, je ne pense plus pouvoir mériter du réconfort, ni de la réussite. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi.

Et lui qui est si loin de me comprendre, lui qui représente l'injustice pour moi, lui qui ne fiche rien et qui réussi si bien. Comme ci il était aveugle à ma douleur, et pourtant je n'ai jamais autant montré ma peine que pendant ces deux dernières semaines. Notre dispute hier, ses mots blessants, les miens que j'aiguise, ses yeux désolés, les miens gonflés de tristesse, ses bras autour de moi, ma tête contre son épaule et mes larmes en silence.

"Tu es nulle, regarde la vérité en face" sorti droit de la bouche de mon père, le même qui a fait que j'aille en prépa pour m'échapper de l'enfer, le même qui me blesse encore.

Je n'en peux plus, quelqu'un peut-il seulement deviner à quel point je suis à bout de nerfs? Et mon conseil qui a été décalé de 20 jours ; parce qu'au lieu d'avoir finit hier, je finis officiellement le 23. J'aimerais tellement qu'il existe des médicaments contre la fatigue. Système de merde.

Sinon je pars une semaine en Grèce avec lui cette été. Ce soir on va a la crêperie et on regarde la Petite Sirène après, parce qu'on est tout les deux des grands gamins. Et je l'enmènerais à Disney, pour ses 19 ans et 3 semaines :).

25 avril 2008

Tes bras, tes lèvres, où es tu?

[Mon homme revient ce soir!]
[Juste parce que c'est décidemment trop bien]

Publicité
19 avril 2008

Lost.

dbb418880e6d3453bff9d1817abb6011

Presque deux mois que je ne suis pas passée par là. Les raisons de mon absence sont évidentes.

Parce que ça y est, parce que je suis enfin en vacances, je vais pouvoir réecrire un peu. C'est dingue à quel point je passe tout mon temps à travailler. Les vacances arrivent tout le temps au bon moment, à l'instant où il ne nous reste plus aucune force.

Ces 15 jours vont être quand même chargés niveau boulot, à cause des concours blancs à la rentrée. J'en frissonnerai presque d'envie, voyez où est l'ironie!

J'aurais des tonnes de choses à raconter, simplement je suis dans un état assez alarmant.  Je vais dormir pendant que je le peux, après tout redeviendra plus difficile.

Match de rugby hier soir, où jouait l'amoureux. J'ai eu tellement peur pendant tout le long, c'était insupportable! C'est tout de même un sport de brutes, les blessés n'en finissait pas, et ma respiration se coupait facilement. Alors vous vous imaginez lorsque pendant un de ses plaquages, il est tombé sur le dos sans pouvoir se relever à cause de la douleur? J'ai cru que j'allais mourir d'angoisse, alors il m'a vu et il s'est forcé à se relever tout seul, parce qu'il "ne faut jamais toucher quelqu'un qui a mal". Alors je l'ai supplié pour qu'il ne retourne pas jouer alors qu'il avait mal à la jambe, au dos et qu'il saignait à plusieurs endroits. Je ne retournerais plus le voir jouer! Ah c'est certain. Je me contenterais du foot et du basket!

Sinon l'amour est toujours aussi présent dans ma vie, les mauvaises notes aussi, je perds contact avec beaucoup trop de gens et je suis constamment irritable et fatiguée. J'ai envie de sortir, de m'amuser, j'ai envie que ce cauchemard s'arrête, j'ai envie de prendre mon envol. Comme d'habitude quoi.

Bonnes vacances!

27 février 2008

Soledad.

Je souffre en silence, de son absence.

Ça va vous paraître bête mais je ne respire plus depuis deux jours, depuis qu'il n'est plus là. J'ai tellement besoin de sa présence, de son regard, de sa peau, de son odeur, de ses mains.

Jamais été loin de l'autre pour plus de deux jours, et voilà que je pars pour Grenoble demain.

J'en avais connu des souffrances, mais celle là est tellement amère, tellement étouffante.

Je crois que c'est la première fois que je ne veux pas partir, heureusement qu'il y a Jojo que je vais revoir. Et là encore tout est pareil, on a parcouru tellement de chemin depuis la dernière fois. Tellement de mois sans nouvelles.

Dites, il existe un médicament contre l'amour excessif? Juste histoire de me soigner un peu. Ça devient énorme tout ces sentiments.

Je crains que mon coeur ne pourra plus tenir, si c'est pour qu'il s'emplisse un peu plus tout les jours.

25 février 2008

Un regard plein d'étoiles.

Il était juste en face de moi hier soir, dans ce restaurant italien, ses yeux dans les miens.

Je le dévorais du regard comme si je le voyais pour la toute première fois, ma main caressant le dos de la sienne, un petit sourire incontrôlé au coin des lèvres. Je regardais tout les détails de son visage, ses cheveux noirs en bataille qui commencent à devenir un peu longs, la mèche rebelle qui traversait son front, ses yeux verts sombres somptueux. Je n'avais pas l'impression d'avoir vu tout ça auparavant et cette sensation était délicieuse, comme ci toute cette beauté m'apparaissait pour la première fois.

Je le regardais et une simple sensation de tranquillité m'envahissait, comme ci il n'y avait plus aucun bruit dehors, comme ci il n'y avait plus tout ces gens. Je baissais quelque fois les yeux, juste pour me souvenir de manger.

"Tu es magnifique."

Et puis ces quelques mots, ces quelques paroles qui m'ont tiré de mon rêve si doux, de mon petit nuage. Ces quelques mots qui ont su me rappeler qui j'étais vraiment, parce que j'avais commencé à oublier, parce que ça me sortait presque de la tête. Des petits instants comme ça, juste pour me rappeler de ma situation.

"-J'aimerais que l'on soit dans la même classe l'année prochaine.
- Tu me vois en MP étoile? Tu sais très bien que c'est impossible. Tu l'auras, toi.
- On verra bien.
- Je suis confiante.
- Je n'ai pas tellement envie qu'on nous sépare.
- Je ne sais même pas si je resterais à Hoche l'année prochaine.
- Je te fais confiance.
- C'est con que tu crois plus en moi que je n'y crois."

Premier silence. Je me souviens tout d'un coup de qui est mon amoureux. Ce garçon qui a su m'énerver à finir tout le temps dans les 10 premiers en ne travaillant presque pas. A faire preuve d'une extrême intelligence tout en s'entraînant 8 heures par semaine et en allant 2 fois au cinéma.

"Tu viendra chez moi cet été."
Je hoche la tête, alors que je sais très bien qu'il n'y a rien de plus difficile à réaliser.
"Tu verra toute ma famille. Tu verra mes grands parents maternels aussi." Il a un petit sourire triste.
"Ça s'est arrangé?"
"Non. Ma grand mère à essayer de se tailler les veines il y a quelques semaines."
Ma tête s'est vidée. Je le regarde sans rien pouvoir lui dire. Il a l'air impassible.
"Ça doit être dur pour ta mère.
- Je ne sais pas."

Je me souviens exactement de ce qu'il m'a dit après. Tout ces mots m'ont fait descendre de quelques mètres, parce que je volais un peu trop haut peut être. Parce que j'ai été assez stupide pour croire qu'il était possible que j'oublie ma vie, mon passé.

"Tu sais, je respecte ma mère. Elle a eu une enfance très difficile. Elle nous a tout le temps dit qu'elle ne voulait pas nous faire vivre ce qu'elle a vécu. Elle a réussit, on a été heureux.
- Elle est forte.
- Tes parents ne se disputent jamais?
- Ça arrive.
- Parce que mes grands parents maternels vivent sous le même toit alors qu'il n'ont plus rien a se dire. Ils ne dorment même plus ensemble. Mon grand père passe son temps à essayer d'apprendre à se servir d'internet et laisse ma grand mère seule, ils se disputent trop, ils ne s'aiment plus depuis 30 ans."

Ma tête était pleine à craquer à ce moment là. J'avais envie de lui dire que je savais parfaitement ce que c'était, que c'était ma vie, que c'était moi.

"Tu as déjà vu ta mère pleurer?
- Oui."
Ses yeux ont perdu les miens pour la première fois depuis le début de la soirée. Visiblement ce souvenir lui était pénible. Et moi je restais là, en face de lui, à sentir mon regard s'emplir d'horreur.

Comment est ce possible que la personne que j'aime ne sache rien de qui je suis vraiment? Je n'arrive pas à enlever ce masque qui me bouffe toute entière, je n'arrive pas à lui montrer ma vie, à lui faire découvrir mon passé. Il a cette impression que j'ai eu l'enfance heureuse qu'il a eu la chance d'avoir, que je n'ai pas connu la souffrance, la solitude, les souvenirs déchirants.

Il ne sait rien de l'époque où ma soeur était malade, il ne sait rien de mon père, de la souffrance permanente de ma mère, des scènes de disputes que j'ai vu, de la relation que j'ai avec ma grand mère maternelle, des êtres que j'ai perdu trop tôt, de nos problèmes économiques, de ce gouffre qui me sourit tout le temps.

Il ignore tout de moi. Il ignore que j'ai souffert, que je n'ai rien eu de tout ce qu'il a pu avoir. Il adore me dire qu'il aime ses parents, qu'il s'entend parfaitement avec eux. Ses yeux s'emplissent d'étoiles lorsqu'il parle de son père, de cet homme qu'il respecte, à qui il veut ressembler. Et quelque part ça me blesse, de l'entendre rire avec eux pendant que l'on est au téléphone, de voir tout l'amour que je n'ai jamais eu. Plus je suis avec lui et plus je me rend compte de ma différence, plus je me blesse à le voir si ignorant de qui je suis vraiment.

Lorsqu'il saura, son choc va être sans doute immense. Pourtant je sais qu'un jour je lui dirais tout, qu'il sera la première personne à entendre mon récit. Je sais que je vais lui raconter des choses que je n'ai dites à personne d'autre. Je sais aussi qu'il ne me comprendra pas, parce qu'il ne pourra jamais vraiment réaliser l'ampleur de l'angoisse que j'ai eu et que j'ai toujours dans la tête.

Lui. Mon coeur, mon amour. Il a la candeur d'un tout petit garçon, le regard que portent sur la vie les gens qui ne l'ont pas encore vécue. Il a l'approche de celui qui n'a pas encore eu l'occasion de se battre, le regard plein d'étoiles de quelqu'un qui y croit encore.

Mon homme. Il ne sait pas encore qu'il est tombé amoureux d'une fille qui a perdu foi en la vie, qui n'y croit plus depuis qu'elle est toute petite, qui a trop vu pour croire que les humains puissent être encore si beaux.   

29 janvier 2008

Too many questions. No answers.

C'est la première semaine où j'ai ressenti un tel sentiment de craquage, de fatigue, de douleur. J'avais juste cette impression que le monde s'écroulait autour de moi, emportant avec lui tout mes espoirs, tout mes désirs. Alors que j'arrivais encore à retenir mes larmes il y a quelque jours, ces mêmes larmes ont coulé en cours. Alors que j'arrivais à contenir cette douleur pendant que j'étais avec lui, avec eux, j'ai été obligée à plusieurs reprise de m'isoler pour craquer en silence.

Je ne me reconnais plus, ni dans ma mentalité, ni dans mes actes. Je suis prise dans ce système et je m'y sens piégée. Je n'aurais jamais pu penser qu'une note pouvais avoir un tel effet sur moi. Parce que cette semaine, l'accumulation de la fatigue, du travail à pas d'heure, et surtout des échecs cumulés ont fait que je me suis écroulée dans mes doutes. Parce que j'ai cette impression de bosser deux fois plus que les autres et d'oser réussir 2 fois moins bien. Parce que lorsque vous passez 3 jours entiers à réviser pour un DS, et que vous vous plantez minablement alors que les autres réussissent et vous dépassent haut la main, ça vous blesse.

Que je suis loin de ma naïveté de l'année passée! On m'a dit que j'étais acceptée à Hoche et je me faisais de grandes illusions sur mon avenir. Tout était gagné, tout était facile. J'allais enfin pouvoir avoir ma revanche sur tout ce qui m'avait fait souffrir. J'allais enfin pouvoir construire ma vie, être heureuse, me libérer. Qu'est ce que j'ai remercié le ciel de m'avoir ouvert la porte à la fin de mes soucis! J'y croyais.

Et petit à petit tous mes espoirs s'étiolent et  s'effacent, comme on gomme une erreur sur du papier. Mon travail ne paye plus, mon mental se brise, ma fatigue devient casi permanente. Je m'irrite contre les autres, même contre ceux que j'aime le plus. Tout me dérange. Je passe mon temps à m'engueuler avec ma soeur et ma mère, je n'ai même plus la force de répondre à ses je t'aime au téléphone. Hier il me parlait et mes joues étaient trempées de larmes, alors je lui ai raconté que rien n'allait plus, que je ne voulais plus bosser, que je n'en voyais plus l'intérêt.

Je me demande même pourquoi je lui ai raconté tout ça, parce que je crois bien que c'est en ce moment la personne qui est à des années lumières de pouvoir me comprendre. Lui a passé sa semaine à avoir des notes très bonnes, finissant 3e à un DS qu'il avait bossé 2h. Je me surprends à m'énerver contre lui et contre sa réussite. Mais c'est envers moi que je m'énerve le plus. A travers les autres je découvre toutes mes faiblesses.

Et puis ce drame. Pour nous tous, ce mur d'interrogations, de questions sans réponse.

Mardi, 17h, alors qu'on est tous penché sur un exercice de maths, une plainte effroyable brise le silence de notre bâtiment. Un garçon court dans le couloir en poussant ce même gémissement de douleur. Notre prof sort pour voir ce qui se passe. "Ça va?" Pas de réponse. Le garçon continue à pleurer en silence.

18h. Fin des cours. Quelque chose d'inquiétant est palpable dans l'air. Je croise des filles qui pleurent, des yeux embrumés, des regards vides.

Je croise ma soeur.

"Tu as compris?"
"Oui. Qui est mort?"

Dans la nuit du 28 au 29 janvier, un des garçons les plus aimés de notre prépa a choisi de se donner la mort. L'annonce de son suicide a été un immense choc rempli d'horreur. Personne ne comprend, personne n'a compri. Ni ses parents, ni sa famille, ni ses amis. Rempli de joie, de sourires. Les gens l'aimait.

Aussitôt les casiers se remplissent de lettres du proviseur, les profs nous font de long discours. A quoi bon? Il n'y a plus rien à faire, ni à dire. 3e de sa classe, ses raisons devaient être bien autres que la prépa. Parce que je suis la première à comprendre, à savoir, que les plus grandes douleurs sont invisibles. Ce garçon est mort d'avoir souffert, et il est parti sans que personne n'apprenne sa douleur, ne sache qu'il a pu être malheureux. Toute cette souffrance s'est envolée en fumée avec lui, il a eu mal inutilement, et sans doute les personnes responsables ne le sauront jamais. C'est dommage.

Ce drame nous hante tous, même ceux qui comme moi ne le connaissait pas. L'annonce de sa mort a donné lieu à des scènes qu'on ne peut pas oublier. Je me suis imaginée ses parents, ses frères et soeurs. La fille avec laquelle il était depuis 3 ans. Je me suis imaginée perdre celui que j'aime. Comment tout ces gens vont il pouvoir remonter la pente?

Juste parce que c'est sa chanson préférée. Juste parce qu'elle fait parti de nos moments inoubliables, de sa peau contre la mienne, alors qu'il me serrait contre lui en me la chantonnant dans l'oreille, ces samedis soirs où le temps nous échappait.

I've seen love, and I follow the speed in the starlight.

24 janvier 2008

Nouvelles.

Ma vie est tellement chargée qu'il n'y a pas une minute où je ne fais rien. Je me rend compte à quel point mon rythme est infernal, à quel point tout s'enchaîne vite, à quel point les jours filent sans que je les vois passer. Mes journées s'étalent de 6h3O à 23h30, pendant lequelles il m'est impossible de rester plus d'une minute sans rien faire. Je suis bien sur constamment occupée par le travail, et chaque petit moment de repis me sert à passer du temps avec l'amoureux. Il ne me reste donc plus rien comme heure de trou, je ne regarde plus la télé, ne m'approche plus de l'ordinateur. Simplement je bosse, et j'ai l'impression clairement justifiée de faire ça à longueur de journée.

Objectivement, je ne crois vraiment pas que beaucoup de personnes auraient le courage de tenir le rythme de la prépa. On bosse environ 5 fois plus que les autres, passons nos soirées et nos journées à travailler, à faire des exos, apprendre nos dizaines de feuilles de cours (par jour), à préparer d'innombrables colles. Les oraux sont au nombre de deux par semaine, les DS s'enchaînent très régulièrement. En moyenne? 2 colles par semaine, 1 DS et 2 DMs. Il ne nous reste plus aucun moment de répit, plus une seule minute où l'on peut se permettre de rien faire.

Ma journée type peut effrayer n'importe qui. Avec 6h de cours de plus en ce deuxième semestre, j'ai cours de 8h à 19h tout les jours, sauf le samedi où je sors à 13h. Je rentre à 19h30, mange, bosse de 20h à 23h30 (avec 3h3O qui permettent de faire juste le tiers de tout ce que je suis sensée faire), dors, me lève et repart pour une journée identique. J'ai été tellement fatiguée que je ne ressens même plus la fatigue. Et croyez moi, je n'ai jamais été aussi heureuse de dormir, de fermer les yeux le soir.

Je vais éviter de parler de mes échecs, de ce qui fait que je doute de moi et que je m'écroule totalement. Viendra le jour où j'aurais assez de temps pour faire un long récit. Avec l'amoureux, ça fait un mois que l'on est ensemble et on file le parfait amour. Tout le monde est au courant à présent, les gens se sont habitués à notre couple et on avance ensemble dans la même direction. Et je suis amoureuse, tellement amoureuse que je suis parfois impressionnée par la force de ce que je peux ressentir pour ce garçon. Il m'a apporté tellement de choses.

J'ai croisé le volleyeur ce matin, et je n'ai pas pu réprimé un sourire. Qu'est ce qu'il m'a parut ridicule, même avec ses yeux bleus, même avec son physique qui me faisait tellement craquer l'année dernière! Je n'étais alors qu'une gamine stupide qui ne connaissait pas l'amour. On se fixe sur l'apparence physique sans se donner la chance d'éprouver de véritables sentiments. Alors quand un homme comme l'amoureux vous tombe dessus, vous planez, et vous volez tellement haut que vous ne voyez plus la terre sous vos pieds.

Je retourne travailler, demain j'ai décidé de faire du sport (parce que je ne peux pas continuer comme ça). Cette semaine à été encore plus épuisante que les autres, alors je me suis permise une heure de pause.

J'espère pouvoir repasser par là bientôt!

Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité